L’Abbaye de Cormery

Les amis d'Alcuin et de l'abbaye de Cormery

L’Abbaye de Cormery

11 novembre 2017 Patrimoine 0

 

L’Abbaye de Cormery telle qu’elle était au plus fort de son apogée était un ensemble vaste. Aujourd’hui, il ne reste que quelques éléments qui ne sont plus liés les uns aux autres. Il est difficile pour les promeneurs de se représenter l’Abbaye telle qu’elle était auparavant.

Pour vous repérer vous retrouverez ci-dessous la représentation de l’Abbaye selon un dessin de Don Hilaire Pinet en 1646.

 

 

Dans l’optique de restituer à l’Abbaye de Cormery toute sa magnificence, la Communauté de Communes Loches Développement et la commune de Cormery ont récemment acquis les dernières travées du réfectoire,  permettant ainsi pour la première fois l’appartenance de la totalité de ce corps de bâtiment au domaine public. Ensemble, ils souhaitent confier la réhabilitation et la gestion de ce bien en vue d’une exploitation économiquement viable et attractive à une échelle supra-communale.

Des étudiants ingénieurs de 5ème année de Polytech Tours ont réalisé en février 2011 un dossier d’appel à projet pour l’ensemble des bâtiments de l’ancienne abbaye… Belle réalisation, nous espérons avec la communauté de communes Loches Développement que ce document permettra de trouver une destinée à nos vestiges qui sont propriété du bien public (Conseil Général : Logis Boyer, CCLD : 5 travées du réfectoire, commune : une travée du réfectoire, porterie, cloître, tour porche…).

Les étudiants ont à cette occasion réalisé une petite animation en 3D des murs actuels de l’abbaye visible en cliquant sur le lien ci dessous

 

 LA TOUR SAINT PAUL :TOUR PORCHE DE L’ABBAYE BENEDICTINE

Datée de la fin du XI eme siècle c’est une des seuls vestiges romans de ce que fut l’église abbatiale démantelé à partir de 1797 et dont elle constituait l’entrée;
Elle a une façade très intéressante sur le carroi de l’abbaye . La façade occidentale se caractérise par une décoration en losange et par deux motifs sculpturaux dont l’un encore visible représente l’entrée du Christ à Jérusalem.

La façade orientale aux baies obstruées donnait sur la nef empruntée aujourd’hui par la rue de l’abbaye.

Un escalier à vis conduit a une magnifique salle au 1er étage où se trouve une très belle coupole à 16 pans dont les deux doubleaux retombent sur des colonnes aux chapiteaux finement sculptés.
Des liens architecturaux unissent la Tour Saint Paul aux autres Tours porches de Touraine ( Tour Saint Martin , Saint Julien à Tours Notre Dame de Loches )

Au dessus, le beffroi avait deux étages, bien visibles sur les images anciennes et les photos d’avant 1891. A la suite de l’effondrement de la flèche en 1891 entrainant un étage du beffroi et endommageant la toiture du réfectoire le beffroi est maintenant ouvert .
Il abritait 5 cloches très bien accordées . La dernière cloche, nommé  Christus,   fut déportée  à Tours en 1807 sur ordre du préfet et ce  malgré la résistance de la population.
Christus la plus grosse cloche du département ( 1850 kg) se trouve depuis  à la  cathédrale de Tours .

De l’Église Abbatiale, il  reste une évocation intéressante dans un texte de 1666 et des traces dans les maisons, les caves et les greniers de part et d’autre de la nef qu’occupe l’actuelle rue de l’Abbaye.
On peut  facilement imaginer le volume occupé par ce magnifique bâtiment gothique  puisque sont encore en place la Tour porche, entrée de l’église, et une des  chapelles absidiales nord , la chapelle de la vierge .

 LA CHAPELLE DE LA VIERGE

P1040027Cette chapelle est en réalité la chapelle absidiale nord dédié à St Symphorien. C’est ce qui reste de la partie gothique de l’église abbatiale Elle a été édifié entre 1490 et 1517 par l’abbé Jean du Puy pour y abriter sa sépulture.
Elle fut épargné du démantèlement durant la révolution car elle servait à loger les chevaux des gendarmes. Par la suit une école maternelles s’y installa.
Ce qui subsiste permet d’apprécier la voute gothique rayonnant puis flamboyant avec ses clés représentant Saint Paul et les armes de la famille Du Puy .Une clef de voûte à ses armes en garde le souvenir. Elle rappelle son appartenance à une famille dont l’un des ancêtres lointains avait été le second grand maître des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem.
Sur les colonnes, de fines sculpture de feuilles de vignes et de raisins. Des traces de polychromie décorent les arcs.

 LE RÉFECTOIRE GOTHIQUE PORTERIE CUISINE

Porterie et réfectoire date du XIII Emme siècle.
Le réfectoire occupe le coté ouest du cloitre .C’est une magnifique salle gothique rayonnante à 2 nefs semblable à la salle des hôtes du Mont saint Michel.
Longue de 30 mètres large de 10 et d’autant en hauteur, la voute en ogive retombe sur de superbes colonnes minces et sculptées.
Sur le mur Ouest du réfectoire était aménagée la chair destinée au lecteur pendant le repas des moines. Elle forme un balcon saillant à l’intérieur du réfectoire. Selon la règle bénédictine : « A la table des frères, la lecture ne doit jamais faire défaut ».
Les grands greniers qui se développent sur toute la surface sont toujours en place. On y accède par la tour d’escalier à proximité de la porterie.
Dans le prolongement du réfectoire, l’ancienne cuisine a été reconstruite au XVII ème siècle.
Les cuisines ont été plus tardivement l’habitation de Monsieur Boyer d’où le nom actuel : « Logis Boyer ».
Paul Boyer, grammairien, Professeur de russe à l’Ecole des langues Orientales à légué en 1949 son habitation à la ville de Cormery.Par ce Logis Boyer on accède au cellier des moines encore en bon état.

 LA PORTERIE

Contiguë au réfectoire, contemporaine et de même style, la PORTERIE mérite toute notre attention (voûtes et culs de lampe).

 LE CLOITRE

fin des travaux 3Le Cloitre, date du 13éme et du 15éme siècle.
Le cloitre s’étendait perpendiculairement à l’église abbatiale formant un rectangle de 40 mètres de long sur 29 mètres de large.
Au centre se trouvait un puits et une fontaine ;
Les arcades du cloître ont toujours été surmontées d’une charpente ;
La galerie sud est la partie restante qui comporte treize arcades, les colonnes datent du XIII Emme siècle.
L’aile nord du cloître a brulé au XX Emme siècle. Au dessus se trouvait sans doute l’infirmerie, la bibliothèque, les cellules des frères convers et le logis des hôtes.

La Salle Capitulaire et du trésor

Le chapitre (ou salle capitulaire) longtemps transformé en grange, a gardé sa façade d’entrée ou de très fines sculptures sont réapparues lors de travaux récents.Les magnifiques arcades et leurs chapiteaux aujourd’hui murés datent du XIII Emme siècle..
Richement sculptées et décoré d’arc trilobés on peut voire au dessous des arcades un visage sculpté.
Cette sculpture représente une tête de basilic avec un corps d’argile terrassant un moine. Selon la légende si l’on croise le regard du basilic on est pétrifié. …
Au dessus de cette salle s’étendait le dortoir de 13 cellules donnant sur le jardin à fleurs, il ne reste que des images.

 LE LOGIS ABBATIAL

Ce logis date du XVème siècle,À cheval sur le mur d’enceinte il surplombe les douves que franchissait un pont levis. Les douves sont encore visibles.On peut voir les fenêtres à meneaux un escalier à vis ainsi qu’un pan à colombage.

Le Logis s’accompagnait d’une terrasse et d’un vaste parc. Une grange dîmière considérable abritait les récoltes revenant à l’abbé : elle était encore en place en 1860 .
Des remises, des écuries sont devenus maison particulière.

 LA TOUR SAINT JEAN

Vers la fin du XV siècle des fortifications, murs douves pont levis ceinturent l’abbaye, puis l’agglomération.
Elles enserrent le parc de l’abbé , sa fuye et sa grange aux dimes ainsi que l’ensemble des bâtiments conventuels .
Non seulement les douves à l’est sont encore visibles mais une solide tour à meurtrière s’adosse encore au transept sud , appelé TOUR SAINT JEAN .
La Tour Saint-Jean, collée au mur sud du transept est une tour de défense classique : sur une cave, la chambre de tir à 3 canonnières, sous la salle des gardes chauffée et dont le plancher a disparu.

 LE Le LOGIS du SACRISTE et la MAISON de L’AUMÔNIER
Ces bâtiments sont contemporains du logis abbatial et de l’édification des fortifications (fin XV Emme siècle)
La maison du Sacriste possède dans sa cour la seule trace de l’église Romane consacrée en 1054 à savoir la porte du bas coté Sud.
Le sacriste est un des officiers principal de l’Abbaye. C’est lui qui à la responsabilité des trésors (objets de cultes : vêtements sacerdotaux, reliques, cloches…)

La maison de l’aumônier : Sa façade est percée par des fenêtres à meneaux et flanqué d’un escalier à vis.
L’aumônier est chargé des aumônes mais aussi des contacts avec les personnes de l’extérieur.